C'était un soir d'hiver plutôt chaud, pour une fois que je ne me mettais pas dix pulles. Dans la grande ville de Tokyo, on pouvait apercevoir les lumières jaunes de voitures en mouvements ou même de petites ombres bouger dans les plus sombres rues. Même s'il était très tard, les embouteillages dans les grandes rues de quelques quartiers tel que Shibuya réveillaient certaines personnes à cause des klaxons de certains chauffeurs pressés. Au beau milieu de ces voitures se trouvaient une moto de couleur rouge. La personne assise dessus était un jeune homme qui répondait au nom de John Han. Il somnolait sur son véhicule, levant les yeux de temps et temps, espérant voir un passage pour aller plus vite. Sa soeur lui avait demandée quelques minutes plus tôt d'aller lui chercher des dolipranes à la pharmacie de nuit de leur quartier. Le jeune homme n'avait pas broncher. Il avait coiffé en vitesse ses cheveux blonds emmêles avant de partir en dehors de leur maison. Et c'est ainsi que le jeune Lee se trouvait dans la rue en train de conduire à une heure tardive. Il n'avait pas pu dire non. Après tout, il adorait sa soeur et la protégerait quoi qu'il arrive. La voiture en face du beau brun accéléra brusquement, attirant l’œil éveillé de l'asiatique qui fit hurler le moteur de sa moto avant d'accélérer à son tour pour doubler un bon nombre de voiture. Au bout de trois minutes, il arriva dans un parking où il gara son véhicule avant de marcher d'un pas rapide vers le bâtiment désiré. John Han soupira lorsqu'il vit qu'une bande de voyous vagabondaient devant la pharmacie avec un air de loups affamés. Il s'avança doucement et entra dans la boutique sous les regards froids et méticuleux des hommes camouflés un peu plus loin.

John Han : Une boîte de dolipranes cinq-cent sil vous plaît. Articula-t-ilà l'adresse de la pharmacienne qui semblait stressée.

La jeune femme s'exécuta sans dire un mot. Elle lui donna la petite boîte jaune avant de prendre l'argent que lui tendait le jeune homme. John Han lui lança un sourire amical avant de sortir en poussant la porte assez fortement. Cette dernière se claqua d'un tel bruit sonore qu'il attira l'attention des voyous un peu trop à son goût. Il baissa la tête, enfonçant un peu les mains dans ses poches pour éviter de se faire remarquer encore plus. Certes, il savait très bien se défendre, mais dix personnes contre une, c'était un peu trop à son goût. Il remonta sur sa moto, vérifiant une dernière fois si la boîte était toujours dans la poche arrière de son jean avant de repartir vers son chez lui, l'ayant quitté sans dire un mot à personne, évitant n'importe qui. Il partit voir sa soeur et lui donna sa boîte de dolipranes avant de partir vers sa chambre. Il se jeta sur son lit et s'endormit directement la tête sur l'oreiller.

Une sonnerie de téléphone sonna brusquement. John Han grogna, attrapa l'objet électronique et décrocha sans même regarder qui l'appelait. C'était son père, lui demandant s'il avait trouver de nouvelles personnes pour l'agence. John Han n'en cherchait plus pour le moment. Il se focalisait sur un élève en particuliers qui portait le nom de No Kan. Ce dernier ne semblait pas vraiment prendre au sérieux les demandes du jeune Lee, ce qui l'exaspérait. Il répondit ainsi à son père qu'il cherchait encore avant de raccrocher sans en dire plus. Le jeune homme se gratta l'arrière de la tête avant de soupirer, prenant par la suite son sac de sport, y mettant à l'intérieur sa tenue de sport, son déodorant, une bouteille d'eau, un baladeur MP4, ses clefs de moto, un livre et une tablette de chocolat. Il sortit de sa chambre et se dirigea vers le Gymnase de l'université qui se trouvait à vingt minutes à pieds depuis chez lui, évitant toutes les personnes susceptibles de lui parler. Il n'était ni snobe ni associable, mais lorsqu'il était endormi, il pouvait être de mauvaise humeur, impulsif sans aucune bonne raison. Ainsi, le jeune homme se changea très vite, pressé de pouvoir faire un peu de sport pour se défouler et s'amuser quelque peu, mais surtout pour se changer les idées et décompressés. Il poussa les portes, passant par la piscine avant d'atteindre le terrain de basket. Il remarqua qu'il y avait du bruit à l'intérieur. John Han jeta un oeil à travers le vitre rectangulaire et sourit. No Kan~ Tiens! C'était une bonne chose. Il fallait qu'il lui parle en plus. Le blondinet ouvrit les portes et prit un ballon, commençant à le faire rebondir sur le sol pour signaler sa présence.

John Han : No Kan, quelle bonne surprise! Que fais-tu ici de si bonne heure? Enfin..Plutôt, pourquoi viens-tu faire du sport si tôt? Demanda-t-il avec un sourire amical au bout des lèvres.

John Han balança le ballon au dessus de ses épaules et fit un panier, se retournant ensuite vers l'autre jeune homme. Il n'était pas le meilleur au basket, mais il se débrouillait, bien qu'il préférait le football américain, le basket était aussi un sport qu'il aimait pratiqué.

John Han : Un match, un contre un, ça te dit? Proposa le jeune homme à l'adresse du brun avec un sourire.

Bon d'accord. Le simple fait que j'avais pu réussir à faire un panier du premier coup n'était qu'un simple coup de chance. Je n'étais pas échauffé et légèrement endormi, alors oui, la chance me souriait ce matin-là. C'était un peu comme pour certains examens. Genre pour les mathématiques. Si je les réussissais à chaque fois, c'était simplement parce que la chance était de mon côté. Ou alors, Bouddha veillait sur moi, mais cela restait à voir étant donné que je ne croyais en rien à part en moi. (rire) Non, je ne suis pas narcissique, loin de là, c'est juste que parfois, il faut savoir faire preuve d'orgueil. No Kan me sourit. Je répondis à son bonjour par un simple signe de tête avant de lui sourire à mon tour. Reprenant mon ballon entre mes mains et le serrant contre mon ventre. On aurait pu me confondre à ces gosses de primaires qui se battent pour une simple balle en plastique. Du genre, «c'est la mienne – non à moi!». Enfin, vu de ce côté-là, ma façon d'être pouvait être bien drôle, mais qu'importe.

Il me répondit à ma question, chose qui renforça ma bonne humeur. Au moins, il n'allait pas me snober, c'était déjà ça. Un prof pas là? A sa place je serai rester dans mon lit, ou du moins, j'y serais retourner rien que pour en profiter, mais peut-être que No Kan faisait des insomnies? Qui sait? Bon, je me mêlais assez à sa vie pour qu'il rejoigne les troupes de mon père, je n'allais pas non plus faire une petite enquête sur tous ses problèmes en lien avec sa vie sociale, non, non, et non. Il me retourna ma question, insinuant que je venais simplement pour faire genre «c'est moi le plus fort». Peut-être que c'était le cas? Non, bien sur. J'étais plutôt du genre réservé, donc pas du tout du genre à attirer l'attention sur moi, bien que cela soit tentant, je l'avoue. Je haussais des épaules avant de lui sourire, recommençant à faire rebondir le ballon sur le sol.

John Han : Aucune idée. Mes pieds m'ont amenés là où j'avais envie d'être. Le sport de bon matin, c'est très bien. Commençais-je en dribblant un ennemi imaginaire. Et non, je ne fanfaronne pas.

C'était la vérité. J'espérai juste qu'il ne se mette pas à rire à ma phrase. Sensible et impulsif le matin? Oh oui~ Un peu du genre, lion sauvage. Je suis calme, mais si on me cherche, on me trouve. Digne représentant de mon père en faite. Enfin, je crois. Après tout, je ne sais pas vraiment comment il était à mon âge. Sûrement déjà promis à un grand avenir d'hommes d'affaires. Aucune idée. Et jamais je n’entamerais ce genre de conversation avec lui. Il pourrait très bien être comme le grand-père de l’héroïne du drama «You've fallen for me», et je ne m'imagine pas rester trois heures assis bien sagement à écouté des récits aussi ennuyeux que peu intellectuel.

Il sourit à ma proposition, chose qui me réveilla d'un seul coup, alertant mon côté «manager en mission» instinctivement. Je le fixais, attendant sa réponse, son paris me fit sourire un peu plus, étirant mes lèvres en un rictus sadique, mais toujours amical. Une boisson? Haha, je pouvais très bien accepté. Oui, j'aurai pu, s'il n'aurait pas continuer sa phrase bien évidemment. Je souris sadiquement, ayant une idée. Certes, si je perdais, cela me coûterait chère, mais autant jouer le jeu, non?

JohnHan : Hmm...Une boisson? Et si on dit : Si je gagne tu viens dans l'agence de mon père et si je perd, je suis ton esclave pour une semaine entière? Lui demandais-je avant de regretté mon élancé sadique amèrement.

Je n'étais pas très joueur, certes, ni très bon perdant, mais là, je perdais gros sur ma dignité si j'avais le malheur de perdre le combat. Que dirait mon père s'il me voyait ainsi? Eh bien... Au diable les règles si c'est pour qu'il accepte enfin d'aller dans l'agence de mon padre. Et puis, s'il ne voulait pas que je fasse d'allusion à mon agence, il n'avait qu'à tout simplement pas à me proposer de parier sur autre chose. Je lui lançais mon ballon, continuant de sourire de toutes mes dents.

John Han : Alors, tu joues le jeu, ou tu te dégonfles mister No Kan? Après tout, tu n'as pas grand chose à perdre, comparer à moi. Lui dis-je en commençant à m'étirer les bras.

No Kan me demanda de garder mon calme, me disant ainsi qu'il ne m'avait poser qu'une question pour me taquiner. Ouai bas...Apparemment il devait tenir compte de mon humeur matinale, un point c'est tout. Sa dernière phrase me choqua. Le prendre mal? Le simple fait qu'il le disait me faisait enrager. Mais bon, j'admirai sa franchise, alors je me contentai de lui lancer un sourire amical, me contentant de hocher la tête, histoire de faire en sorte d'être amical. Son «oublions ça» me laissa amèrement supposé qu'il ne voulait pas se battre. Tant mieux. Pourquoi amèrement? Parce que le simple fait qu'il ai pu penser que je voulais le frapper pour ses paroles m'exaspérais, je n'étais pas non plus un babouin vorace, avide de combat d'arène non plus. A ma connaissance, je n'avais aucun ancêtre anciennement gladiateur, alors voilà.

S'il avait bien entendu? J'avais bien parler coréen, non? Peut-être que je devenais fou et que je mettais à parler anglais. Aucune idée. J'étais sur qu'il avait très bien entendu. Il savait très bien à quoi s'en tenir avec moi, bien que j'ai l'impression qu'il prenait mes propositions de rejoindre l'agence de mon père avec légèreté. Je ne rigolais pas lorsque je lui demandais ceci. Je n'avais pas vraiment l'air de rigoler, j'étais tout à fait sérieux. La preuve, si je perdais ce pari, mon égaux et mon orgueil seraient touchés à un point que je me demande comment je ferai pour ne pas avoir envie de frapper tous les gens se trouvant autour de moi après ça. Non mais c'est vrai quoi. Personne n'a envie d'être l'esclave de quelqu'un. Et encore moins de No Kan. Même derrière ses sourires amicaux, je devinais très bien qu'il avait une part de sadisme comme la plupart des gens sur cette terre. Son accent remonté sur le «tu» me chiffonna. Comme si J'allais perdre. Impossible. LE Lee JohnHan digne de ce nom ne perdrais pas.

« Oh oui. Ça vaut le coût de risquer ma liberté pour une semaine et ainsi, briser mon orgueil en mille morceau pour que tu entres dans l'agence de mon père. C'est vrai que j'en rigoles, mais je suis très sérieux, j'espère que tu comprends au moins, et que tu ne prends pas trop ceci à la légère No Kan. Lui dis-je en souriant gentiment. Enfin, on se le fait ce match ou pas?»

Je savais que si je gagnais et que No Kan entrait dans l'agence de mon père, je me ferais bon nombre d'ennemis, mais d'après mon géniteur, ce jeune homme en valait le coup. Je n'en avais aucune idée. Comme si j'allais chercher le talent pour son talent. Non, j'allais chercher le talent parce qu'on me l'avait demandé et que c'était mon boulot, bien que je tienne à se travail autant que je voulais faire mes preuves en tant que manager. Comme si je pouvais me défiler, comme si je pouvais abandonner. Avec un père comme le mien, et une personnalité comme la mienne, je ne faisais que relever les défis et les paris, j'étais donc à parieur indéterminable et indomptable. Dans les paris, il fallait souvent que je fixe mes propres règles, comme avec No Kan ce jour-là. Sa nouvelle phrase me fit rire. Le jeune homme retira sa veste. L'un de nous repartirait le sourire aux lèvres et l'autre à la merci de son gagnant.

« Il ne faut pas parler trop vite No Kan, le match n'a même pas encore commencé. Il ne faut jamais être trop confiant, sinon à la défaite, cette dernière ne sera que plus déprimante.» Lui dis-je, retirant ma veste à mon tour, la jetant au loin pour ne pas être encombrer.

Le match pouvait commencer. Ce pari que je prenais quelque peu à la légère allait soit faire de moi une fierté pour mon père, soit l'esclave d'un jeune fourbe qui allait sûrement m'en faire voir de toutes les couleurs. Dans tous les cas, il y allait avoir sa part de bons et de mauvais côtés, je me demandais encore pourquoi je laissais toujours parler mon côté d'énergumène idiot. Je fixais No Kan longtemps, quelques secondes avant de sourire.

« Les plus jeunes commencent.» Dis-je sur un ton amusé en m'étirant une dernière fois.

Tant qu'aucune dent cassée ne tombait, tant qu'aucun bras ne se broyait sur un coup malchanceux, tout irait bien. Ça, c'était la seule chose dont j'étais sûr.